jeudi 10 juin 2010

Dernière minute

Les caprices des cieux ont eu raison de la scène ouverte à Amen, le tivoli ayant été rapidement envahi par les flots provoqués par l'orage. La fin des festivités ("20 ans en musique" avec Radio Bazar, 19h-20h30) est toutefois maintenue mais se déroulera au sein du bâtiment de la Mission locale d'insertion du Poitou. L'anniversaire aura donc été bien arrosé !

20 ans de la MLI du Poitou

Retour sur la matinée de mardi

Les rencontres professionnelles « Les métiers de l’insertion » qui se sont déroulées mardi matin ont été l’occasion pour beaucoup de trouver des informations nécessaires à leurs projets, qu’ils soient novices dans la recherche d’emploi ou plus expérimentés. « Je n’ai pas vu le temps passer, affirmait Valérie Liénéré (Insersud), preuve du succès de l’initiative. J’ai eu quatre personnes qui sont venues me demander conseil et nous avons beaucoup échangé. »

Voici trois plus amples témoignages à l’issue des rencontres.

Sylvie Bouty (Aire Formation) : « J’ai vu beaucoup de personnes ce matin (mardi), j’ai été très surprise d’ailleurs. Je n’ai pas eu de relâche. J’ai eu des profils très intéressants pour notre cœur de métier qui est l’insertion sociale et professionnelle mais également par rapport à des activités de collègues d’autres centres de formation. Je leur ai donc donné des informations. Ce qui leur manque tous, c’est l’expérience professionnelle. Malheureusement, c’est aussi un critère de notre recrutement puisqu’on est de plus en plus soumis à des appels d’offres dans le cadre des marchés public européens où on est notés sur notre équipe pédagogique. Si on a des profils de type « diplômés + expérience d’au moins trois mois », il est évident que l’on aura beaucoup plus de points que si on a des jeunes sans expériences. C’est fort dommage puisque jusqu’à présent j’ai privilégié le recrutement de jeunes que l’on a ensuite formés en interne à nos propres techniques et ça donnait de très bons résultats. J’ai rencontré aussi des personnes d’une filière Licence Pro qui ont apparemment plus de difficultés que les autres. Je pense que c’est dû à un manque de communication de l’Université vers les employeurs potentiels. »

Marion, 25 ans : « Je suis actuellement en emploi chez Aire Formation en tant que chargée de relation entreprise et j'avais besoin aujourd'hui (mardi) de mettre beaucoup de visages sur les personnes avec qui j'ai eu l'occasion de plus ou moins travailler. Dans un second temps, je suis venue voir les personnes de l'AFPA car j'ai pour projet d'intégrer une formation chez eux et j'avais besoin de pas mal de renseignements en plus de ce que j'avais trouvé sur Internet. J'ai vu toutes les personnes avec qui je voulais m'entretenir. L'objectif est donc rempli ! J'ai été mise au courant de ces rencontres par Carole, ma conseillère à la Mission locale où je suis suivie depuis déjà quelques années. »

Charlotte, 23 ans (photo) : « J'ai obtenu une licence de psychologie en 2009 à Poitiers et après avoir postulé toute l'année j'ai été refusée partout pour manque d'expérience professionnelle. J'ai reçu un texto de la Mission locale me disant qu'il y avait un forum avec des rencontres professionnelles. Je suis venue ce matin (mardi) pour avoir des pistes, voulant être conseillère d'insertion professionnelle et sociale. Cette matinée correspondait parfaitement à mes recherches. D'où ma présence. Mes attentes étaient surtout d'avoir des conseils pour être davantage valorisée sur un CV. Et aussi voir s'il y avait des choses à me proposer. Au final, je sors avec quelques petites pistes, des infos sur des contrats dont je ne connaissais pas l'existence. Je vais aller désormais sur Internet pour me renseigner davantage. Ces rencontres ont donc été utiles pour moi. »

20 ans de la Mission locale : troisième journée

Le programme d’hier s’est étalé sur deux endroits :
- une scène ouverte à Glandeur Nature (rock) sous le tivoli de la MLI à Poitiers
- une conférence-débat dans la salle du Majestic à Neuville-de-Poitou « Les jeunes et l’entrée sur le marché du travail : devenir un adulte dans le monde du travail » en présence de Raphaël Wintrebert, directeur de l’Observatoire Jeunes et Travail (voir l’excellent compte-rendu d’Aymeric plus bas).

Créé il y a deux mois à peine pour les 20 ans de la MLI du Poitou, Glandeur Nature réuni quatre joyeux drilles : Kévin Robert (guitare), Théo Selingant (basse), Romain Boyer (batterie) et Hugot Legendre (guitare lead).
















Devant un public déchaîné comme jamais, le quatuor a récité un répertoire éclectique dans une nonchalance caractéristique de nos quatre garçons dans le vent, notamment une version dépoussiérée de « C’est une chanson qui nous ressemble » de Yves Montand !



20 ans de la Mission Locale d'Insertion du Poitou

Hier, mercredi 9 juin, une nouvelle conférence a vu le jour dans la salle du Majestic à Neuville du Poitou. Et oui, dans son travail de proximité, la MLI est aussi présente dans les communes avoisinantes de Poitiers.
















Préambule : Etant complètement définit par ce terme de "jeune", je suis à même de reconnaître que ce débat m'aura interpelé de manière différente (car peut être un peu innocente). Je suis donc conscient que tout ce que je vais relater ici pourrait être incomplet. Je vous avouerez qu'après une relecture de mes notes, je me suis posé beaucoup de questions... l'intégralité de cette conférence à été capter par VIA-MG Production. Je vous invite donc à y jeter un coup d'œil quand celle-ci sera disponible.

C’est sur les coups de 18h que Raphaël Wintrebert, directeur de l’Observatoire Jeunes et Travail (www.ob-jet.fr), nous a exposé son discours sur "les jeunes et l’entrée sur le marché du travail : devenir un adulte dans le monde du travail"

Il a alors passé en revu certains points, des thématiques, pour ainsi définir la "jeunesse" actuelle et les valeurs de cette nouvelle "génération".Son discours a laissé place au débat à plusieurs reprises.


"La jeunesse n'est qu'un mot" (citation du sociologue Pierre Bourdieu). N'ayant malheureusement que peu de synonyme, je vais souvent employé ce terme.

Dans un premier temps, Raphaël Wintrebert a abordé l'approche des jeunes en France (sans parler du monde du travail), l'instabilité des trajectoires, et ce nouveau fait de société définit par le "précariat".

Tout d’abord, la vision en France des jeunes est très "dichotomique" comme le site Raphaël Wintrebert ; soit on voit la jeunesse en danger et il faut la protéger, soit on voit la jeunesse comme un danger et il faut nous protéger. On visualise cette jeunesse sous son mode d'expression qui est trop souvent retranscrit comme violent.Toujours en France, la jeunesse acquière rapidement son autonomie, construit sa personnalité, trouve ses goûts et ses couleurs. Par contre, elle devient indépendante très tardivement (on parle ici d'autonomie financière). La jeunesse, dans son début d'existence (si on peu le définir ainsi) est prisonnière dans une logique de classement (scolaire) et c'est ce classement qui définit la plupart du temps (plus que le niveau scolaire) la position sociale. L'esprit est dans une démarche de fixation du destin, la jeunesse est alors dévalorisée et donc résignée.

L'entrée sur le marché du travail est un évènement cruciale dans la vie d'un jeune, c'est son passage à la vie adulte. Il correspond à un aboutissement de l'individu.
Le marché du travail et l'économie évoluent vers un milieu plus précaire. Les principaux touchés étant les jeunes (22% des jeunes actifs sont au chômage), le marché du travail devient instable, il correspond à une accumulation des plusieurs brèves expériences, d'où la difficulté de se projeter dans l'avenir. La précarité devient permanente.

Le public a ensuite pris la parole, sans vraiment soulever des questions mais plutôt en complétant les faits énoncés ;
"On est dans une démarche de consommation du travail"
"Les jeunes veulent du durable mais ils n’y croient pas"
Ces premiers points nous laissent alors une vision un peu pessimiste de la situation actuelle.


C'est dans un deuxième temps que Raphaël Wintrebert a tenté de nous définir cette notion de génération et plus particulièrement celle de la jeunesse actuelle. Il s'est ensuite penché sur le rapport que les jeunes ont avec le travail et cette difficulté définie par "un déficit croissant de sociabilisation au travail".

Le terme de génération est difficile à définir, on peut simplement parler de segmentation des âges, de démographie. Mais de manière bien plus large, on définit une génération par une période ou un fait historique (la génération de mai 68 ou celle du baby-boom sont les plus marquantes). De cette manière, notre génération peut être alors définie par la mondialisation économique et culturelle, mais aussi par le chômage de masse qui est, on peut le dire, un fait historique. Et par cet engouement des nouvelles technologies qui ne cesse de croître, on parle alors de "génération digitale", un mode de vie hyperactif, où le rapport avec le temps s'accélère.

Cette "génération" a un rapport avec le travail bien différent des autres générations. Le travail est une tradition, il est logique de se mettre à travailler. D’un point de vue un peu plus rationnel, ça devient nécessaire (financièrement parlant). Mais en plus de cela, la jeunesse actuelle recherche une qualité de vie dans son travail ; le besoin financier ne suffit plus. Le cadre familial n'est plus vraiment hiérarchisé (l'autorité paternelle s’estompe), il est donc difficile pour un jeune de respecter un « savoir être » dans le cadre d'une entreprise. "Les frontières de temps et d'espace entre le milieu professionnel et relationnel sont brouillées". On en vient donc à la problématique suivante ; la sociabilisation des jeunes au travail est absente. Les entreprises et établissements scolaires se renvoient la balle.

intervention de la salle :

"L'école change !" indique Nathalie Grand (Rectorat de Poitiers), "et Neuville en est l'exemple". Les démarches pour faire venir le milieu de l'entreprise dans les établissements scolaires s'accumulent. Mais ces changements demandent du temps.

En plus de son parcours à l'école, il faut mettre en valeurs les expériences de la vie courante. Revaloriser les jeunes sur les compétences et les qualités qu'ils acquièrent en dehors du cadre scolaire et même professionnel.

La MLI est principalement composée de conseillers généralistes, qui sont conscients de cette difficulté de familiariser la jeunesse au monde du travail mais elle ne peut être témoin de chaque milieu professionnel, d’où la création d'outil comme le parrainage.

Toute cette conférence aura suscité certes quelques remarques, mais elle aura surtout consolidé la MLI dans son rôle qu'elle doit jouer auprès des jeunes actif (ou non). La direction à prendre est la bonne, mais cela prend du temps.

Le débat s'est ensuite poursuivi dans le hall du Majestic autour d'un cocktail.